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Débouchés Des pistes pour valoriser la laine autrement

Le débouché chinois pour la laine est mesuré et le marché est toujours très engorgé.

La laine est une charge pour les exploitations ovines, mais des pistes sont à l’étude pour lui trouver des débouchés.

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« Plus personne ne veut collecter notre laine », se désolent de nombreux éleveurs de brebis. Certains stockent parfois jusqu’à trois années de production sous leur hangar. « Il devient même impossible de trouver des curons pour les entreposer, ajoute Audrey Désormeaux, chargée de mission à la Fédération nationale ovine (FNO). Pour autant, l’exportation vers la Chine a légèrement repris en 2022. Les négociants ont eux-mêmes plusieurs campagnes en stocks et le marché est toujours très engorgé. »

« Les exportations vers la Chine ne reprendront vraisemblablement pas leur rythme d’avant Covid, poursuit-elle. Les Chinois privilégient eux aussi de plus en plus les fibres synthétiques. » Pour le bilan carbone de la fibre, il n’est pas forcément souhaitable qu’elle fasse le tour de la terre avant de revenir en France. « Il y a des pistes à explorer du côté d'autres clients historiques comme l'Inde ou les pays du Maghreb qui transforment la laine en tapis », avancent également Emmanuel Coste et Jean-Roch Lemoine de la FNO.

De nombreux projets se développent pour trouver une issue locale à la fibre : comme Lanaland, par exemple, qui a réuni 7 entités différentes (1) de part et d'autres des Pyrénées. « La laine jarreuse des races laitières de notre département est boudée par les acheteurs depuis le milieu des années 2010, déclare Jean Beudou de la chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques. En Espagne, le problème est le même. C’est pourquoi nous avons conjointement étudié différentes solutions pour valoriser localement notre production. »

Freins réglementaires

À l'échelle des Pyrénées-Atlantiques, ce sont 1 000 tonnes de laine par an qui sont produites et pour lesquelles les débouchés sont restreints. « Nous avons testé plusieurs solutions et notamment celle d’un prototype pour transformer la fibre en granulés fertilisants. Il a donné des résultats encourageants. » L’enjeu principal aujourd’hui est de résoudre la problématique réglementaire, car la laine est un sous-produit animal de catégorie 3 qui demande une étape d'hygiénisation.

(1) Neiker, Latxa esnea, Ekolber, Urkom, chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques, chambre de commerce de Bayonne, Université de Pau.

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